A 19 heures
Le tramway venant de Limoges arrive sur Oradour. Les occupants sont emmenés dans une ferme proche. Ce n'est qu'en fin de soirée qu'il sont relâchés.
Le pillage et la destruction du village se poursuit en fin d'après-midi. Les personnes qui sont simplement blessées meurent brûlées vives.
Au lendemain, il n'existe plus que des pans de murs calcinés desquels s'échappent
encore de la fumée. Oradour-sur-Glane est rayé de la carte avec ses habitants (328 constructions et 642 victimes). On ne compte que six survivants au massacre (personnes s'étant
échappées des lieux de supplice) : 5 hommes et une
femme. Quelques autres personnes échappent à la tragédie car elles sont absentes du bourg ou se sont cachées ou enfuies à l'arrivée des allemands par crainte.
A 17 heures
C'est malheureusement au tour des femmes et des enfants (400 personnes) réunis dans la petite église. Les allemands déposent une caisse au milieu de la foule, au milieu de l'édifice. Il en dépasse un cordon qu'ils allument. Cette caisse destinée à asphyxier, explose et met en éclat les vitraux. L'asphyxie ne s'opère alors pas comme les allemands le prévoyaient. C'est alors qu'ils tirent sur les femmes et les enfants. (Aujourd'hui, on peut encore voir les impacts des balles sur les murs intérieurs de l'église). Divers objets combustibles sont jetés sur les corps, et le feu y est allumé. L'incendie de l'église est violent, le clocher réagi comme une cheminée et la nef comme un four. La chaleur devient très forte, les cloches fondent. Une femme, Mme Rouffanche, parvient à s'enfuir par un vitrail. Elle est suivie par une autre femme et son bébé. Les cris du bébé alertant les allemands, ces trois personnes sont mitraillées. Seule Mme Rouffanche, bien que blessée, survit en se cachant dans un rang de petits pois dans le jardin du presbytère.
A 16 heures
Et en quelques secondes les hommes sont abattus sans comprendre pourquoi. Certaines victimes recevront le coup de grâce. Les allemands recouvrent les corps de matériaux combustibles et mettent le feu dans ces lieux de supplices ainsi qu'aux maisons. Seulement cinq hommes pourront sortir de la grange Laudy sans être abattus par les bourreaux.
Journée du 10juin 1944
C'est jour de distribution de tabac ,..., la vision d'Oradour bascule dans l'effroi. C'est une belle journée de printemps qui s'annonce, les enfants retournent en classe et le déjeuner se termine doucement dans le restaurant Milord ou encore chez particuliers. Il y a quatre jours que le débarquement en Normandie a eu lieu, les troupes de soldats allemands remontent sur le front. La résistance fait tout pour les retarder ou les en empêcher.
Depuis le débarquement, la Résistance amplifie ses actes contre la progression des Allemands et leur remontée vers la Normandie. Plusieurs incidents et la position de faiblesse des S.S. va motiver l'exécution d'un acte destiné à impressionner (et surprendre) la population et (peut-être) calmer l'hardeur des résistants. C'est une méthode que les S.S. ont eu l'habitude de pratiquer sur le front de Russie. Ainsi les Allemands choisissent un village sans passé avec le maquis ou la résistance, un lieu tranquille, pour se venger. Le choix est aussi fait en fonction de la taille du village et des capacités des S.S.
En début d'après-midi, les Waffen S.S. encerclent Oradour et rabattent vers le centre-bourg les personnes qui travaillent dans les champs. La population est rassemblée sur la place principale (le Champ de Foire) pour le prétexte d'un contrôle d'identité. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants qui seront menés dans l'église.
Les hommes sont répartis en six groupes et menés dans les plus grandes remises ou granges d'Oradour où les allemands ont installé des mitrailleuses.
XVIIe-XVIIIe siecles
Fin XVIIe, Oradour devait être une localité importante avec ses foires et ses marchés. Pour les années 1688-89 on compte 286 feux.
L’emplacement du vieux cimetière dérange le seigneur.
Un échange de terrain est proposée et s’opère. Le vieux cimetière est déménagé
à l’endroit actuel. La lanterne aux morts est déplacée, mais les maçons ne
sauront pas la remonter à l’identique. Le 23 juillet 1773, on interdit l’usage
de l’ancien cimetière. Toucher aux tombes provoque des agitations dans la
population. Cela devient une affaire litigieuse qui va s’étaler sur quatre
années.
Au moyen age
Au Xe siècle, les châteaux forts, les
églises, les chapelles de prieurés remplissent la campagne. Malgré les
défrichements, le Limousin reste un pays de bois. La paroisse
d’Oradour-sur-Glane s’appelle Oratorio supra Glanam.
La plus vieille partie de l’église date du XIIe
siècle : le chœur. La lanterne des morts, monument essentiellement de la
région limousine et de ses environs, date également du XIIe siècle.
Elle a été construite dans le cimetière à la sortie d’Oradour en direction de
Limoges. Lors d’évènements funéraires une lampe à huile était disposée au
sommet de la lanterne et brûlait toute la nuit. La dalle servait d’autel.
De 1361 à 1421, Oradour se retrouve dans une zone
occupée par les Anglais. Redevenu français, le village se trouve à la frontière
du Poitou et du Limousin. Une zone d’Oradour est alors régie sous le droit
coutumier (Poitou) et une seconde sous le droit écrit (Limousin). Les habitants
étaient devenus poitevins sous la loi, mais restés limousins dans les mœurs et
les esprits.
Au XVe siècle, après la guerre de cent
ans, la nef et les chapelles latérales de l’église sont construites.
Les origines
Le nom Oradour vient du mot latin oratorium qui indique un lieu de prière pour les morts. Oradour se dit en langue Limousine Ouradou, il correspond à l’endroit où l’on prie. Deux interprétations sont proposées quant à l’origine du nom, la dénomination d’Oradour, l’origine du lieu, viendrait soit d’une chapelle privée édifiée sur le domaine d’un riche particulier, soit d’une chapelle rudimentaire. Souvent ces chapelles remplaçaient des monuments païens qui se trouvaient toujours au point de jonction des voies romaines. Les monuments avaient un rôle funéraire. En Limousin beaucoup de localités portent le nom Oradour : Oradour-sur-Glane, Oradour-Saint-Genest, Oradour-sur-Vayres. Une lanterne aux morts est présente dans le cimetière d’Oradour-sur-Glane et à Oradour-Saint-Genest.
Le plus vieux vestige trouvé à proximité du bourg est un morceau de souterrain, découvert par un paysan lors des labours, par l’effondrement du sol sous le poids d’un bœuf, entre 1920 et 1925. C’est un souterrain qui servait aux Lemovices, Gaulois limousins, de refuge pour échapper aux pillages, aux massacres et aux brigands.